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FACE AUX FAISEURS DE GUERRE : l'ARMEE DES OMBRES

 
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shadok
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MessagePosté le: Lun 28 Juil - 10:34 (2014)    Sujet du message: FACE AUX FAISEURS DE GUERRE : l'ARMEE DES OMBRES Répondre en citant

Face aux  faiseurs de guerre :  l’armée des ombres
Ce titre fait  bien évidemment référence à ce merveilleux film de Melville , d’après un roman de Kessel, décrivant ces « soldats inconnus » de la résistance , qui ont donné leur vie , pour  la liberté et qui ont combattu l’occupation .
Aujourd’hui, la France et l’Europe ne sont pas officiellement en guerre.  La Guerre au sens conventionnel du terme se trouve ailleurs : guerres civiles en Irak , en Lybie , en Syrie, en Ukraine , guerre d’Israel contre les Palestiniens .
Mais il y a d’autres formes de guerre : monétaires, économiques,  énergétiques  et bien souvent les motifs des secondes se transforment  en guerres conventionnelles par ceux qui veulent conquérir, coloniser, contrôler , garder le pouvoir : ceux que l’on peut appeler « les faiseurs de guerre » .
Pour pouvoir passer d’une guerre  non conventionnelle à une guerre conventionnelle, il  faut un prétexte et il faut que ce prétexte soit crédible auprès des opinions publiques ; et là nous entrons dans la Guerre de l’information.  Il faut un mensonge    et plus le mensonge est gros,   plus l’exploitation  de ce mensonge est rapide, plus il a de chances d’être crû.  Nos démocraties essayant encore de passer  pour des démocraties, tiennent compte de leur opinion publique. Il est donc essentiel que ces opinions publiques soient convaincues de la nécessité de la guerre  et c’est  le prétexte, bien souvent mensonger qui doit servir de déclencheur.
 
C’est ce qui s’est passé avec l’Irak en particulier, ou l’invasion de l’Irak s’est faite  sur un mensonge, avoué par la suite,  mensonge dont on attend toujours la sanction , car question de violation du droit international , celui-là était quand même énorme .. (Armes de destruction massives qui n’existaient pas)  avec le film malheureusement réel  et devenu célèbre d’une fiole agitée à l’ONU Pour prouver la nécessité absolue d’envahir l’Irak de toute urgence, ce qui fut fait)(1) .
Depuis il y a eu des  prétextes, comme celui du massacre de Ghouta (Syrie) , sur lesquels curieusement , les médias occidentaux  se sont tus soudainement , lorsqu’il est apparu que les soi-disant preuves de culpabilité n’étaient pas aussi évidentes que le prétendaient  les « faiseurs de guerre » .  Le prétexte  a été oubli , l’invasion de la Syrie aussi .
1°) Un retour sur l’Ukraine
Quand le Gouvernement actuel de l’Ukraine a pris le pouvoir à la suite d’un putsch organisé avec le soutien des Européens  et des Américains, en faisant en sorte qu’un Président  élu soit destitué  avec un début de guerre civile  (les eur Maidan),  les médias occidentaux se sont félicités du résultat de cette révolution  contre des oligarques corrompus  en essayant de dissimuler le fait que le nouveau gouvernement n’avait vraiment rien  de très  modéré et encore moins de démocratique vu les partis qui avaient accédé au pouvoir.
Lorsque l’or de la Banque Centrale Ukrainienne a pris un avion pour les US, les médias se sont tus ( 2)
Lorsque le Russe a  été interdit  comme langue officielle en Ukraine , les médias se sont tus.
Lorsque de nombreux Ukrainiens ont réclamé une consultation démocratique, permettant aux régions de conserver une certaine autonomie   ,  et se sont vus refuser cette consultation électorale sur la fédéralisation, les médias se sont tus .
Lorsqu’une centaine de personne se sont fait brûler dans des conditions inimaginables dans la ville d’Odessa, les médias se sont tus. Bien que cet épisode  puisse être tout à fait comparé à un autre massacre, en France, du nom d’Oradour Sur Glane .
 
Lorsque les Populations Ukrainiennes ont voté pour leur sécession et leur indépendance , et en particulier  le rattachement de la Crimée à  la Russie , les médias se sont indignés de cette  outrecuidance du peuple Ukrainien , dont certaines régions  refusaient d’être rattachées au  Gouvernement de Kiev et à ses nouvelles manières de gouverner ,  imposant des mesures austéritaires décidées par le FMI  ,  et mettant les populations à la merci de groupuscules sanguinaires et incontrôlables  ..
Les médias ont juste oublié  qu’un peuple pouvait  et devait se révolter contre la dictature, même si cette dictature prenait le masque d’une fausse démocratie .  
 
Tous les médias ? Non, justement .. pas tous …  Les blogs de réinformation ont commencé à surgir, ce qu’on appelle les médias alternatifs ,   qui s’étaient déjà   montré très actifs lors de l’épisode Syrien  sur le massacre de  Ghouta , évoqué  précédemment . Ils ont réagi , apporté des informations , diffusé , relayé   une multiplicité de déclarations, meurtres , exactions en tous genres ,  en provenance de toute l’europe, de tous les pays    et bien sûr de l’Ukraine elle-même , montrant que les séparatistes  aujourd’hui dénommé  Terroristes étaient des gens comme vous , comme moi , civils pour la plupart   et qu’ils n’avaient aucune confiance dans le nouveau gouvernement pour leur assurer le développement , la prospérité et la paix civile  indispensable à un pays .
2°) Le plan Bzrezinski
Ce qu’il y a d’encore plus extraordinaire dans cette guerre de l’information, c’est que les plans des faiseurs de guerre , étaient déjà connus  et écrits . Ecrits non pas par des « conspirationnistes »  mais par ceux -là même qui les avaient conçus. Et là il faut arriver au livre de  Bzrezinski .. Le  Grand Echiquier  écrit en 1997 (3)(4).
Dans son livre , Bzrezsinki  fasciné par le concept d’empire , explique la stratégie de la nouvelle Rome impériale  américaine, les moyens qu’elle s’est donnés  pour  parvenir au contrôle ,  et ceux qu’elle a l’intention de déployer pour conserver son hégémonie  sur TOUTE LA PLANETE ..
 Et en particulier : La conquête et le contrôle de l’Eurasie. Mais pour cela, il faut  absolument neutraliser le développement de la Russie  et de la Chine . :
« Le but de ce livre est donc de formuler une politique géostratégique cohérente pour l’Amérique sur le Continent Eurasien . (page 25) »
Pour l’auteur, L’Amérique est le seul pays  capable d’assumer le rôle de super puissance Globale  pour le bien de l’humanité  et son modèle  de culture et de développement économique doit se déverser  partout. Il n’y a point d’autre vérité que le libre-échange  et la concurrence sans limites et sans entraves.
Ce qu’il y a d’ailleurs d’assez intéressant dans cet écrit, c’est également son obsession pour la notion d’élite supérieure : « l’empire britannique puise une bonne part de sa stabilité dans l’acceptation de la supériorité culturelle britannique »  (page 45)
 
Les outils de domination  de l’Empire Américain  sont économiques,  monétaires,  militaires,  énergétiques,  et idéologique.   Et c’est là où nous en arrivons à quelque chose de fascinant.  La notion de supériorité culturelle, raciale ou religieuse, est assez mal vue en Europe pour des raisons historiques  qui tiennent autant aux guerres de religion,  ou à l’impérialisme religieux ,  qu’à l’idéologie politique   qui peut produire les pire des totalitarismes.   Les Européens sont assez réfractaires aux dogmatismes d’empire, qu’ils soient religieux ou politiques.  Et quelque part , ils sont encore plus réfractaires aux totalitarismes  car ils en ont vécu un certain nombre .  Les Etats Unis n’ont pas cette histoire.
Il est donc indispensable  pour la doctrine Bzrezinski ou ceux qui l’appliquent  de trouver des arguments ailleurs que dans cette supériorité  « révélée ». 
 
L’inféodation de l’Ukraine  est un passage incontournable  pour contrer le développement de la  Russie ainsi que pour le contrôle de l’Eurasie.   Et la guerre de la communication est l’OUTIL  par lequel cette prise de contrôle doit se faire, puisqu’il est hors de question compte tenu de l’histoire des Européens  de faire référence aux vraies motivations  écrites par Bzrezinski : la supériorité culturelle et politique du modèle américain !!!!
 
J’ai parlé au début de l’article de contrôle énergétique.  L’Ukraine est également un endroit stratégique, tout d’abord de part de sa situation géographique et son statut de distributeur  de gaz en provenance de  Russie .. Mais  là  nous en arrivons à une situation bien plus  vaste  également évoquée  par Bzrezinski dans sa volonté de nouvel ordre mondial et planétaire sous l’égide de l’empire…  Il s’agit bien sûr des pays du Proche Orient.
 
Si l’hégémonie américaine peut  se conserver par les armes ou par la monnaie, l’un de ses plus fidèles alliés au Proche Orient doit bénéficier d’une autre moyen  de contrôle : les politiques et les ressources énergétiques.  Les choses deviennent claires . Les pays du Proche Orient   et cette partie du bassin Méditerranéen sont d’une richesse  extraordinaire  en gisements de gaz et de pétrole
 
Le JSS NEWS nous dit (5) : grâce aux gisements gaziers Tamar et Léviathan, la real politique conduira les Etats vers une voie encore trop peu explorée, l’israélisme.
Quel regard portera le monde sur le minuscule état israélien, lorsque celui-ci fera son entrée dans « la cour des grands », en tant qu’état producteur/exportateur de gaz et de pétrole ?
En effet, au-delà de cette indépendance non négligeable, tant espérée de surcroit, se trouve un autre filon à exploiter, et non des moindres, un filon politique et stratégique, véritable levier contre l’anti-israélisme.
On peut rajouter depuis l’écriture de cet article du Jss news  , un autre gisement d’une extrême importance , exploitée par une société Palestinienne du  nom de Gaza Marine .. L’état palestinien, Gaza Marine devaient signer un contrat avec Gazprom  en Juin 2014. (6)
 
3°)  Les Mensonges et les Manipulations de L’opinion publique
La violence trouve son seul refuge dans le mensonge et le mensonge, son seul soutien dans la violence. Tout homme qui a choisi la violence comme moyen doit inexorablement choisir le mensonge comme règle 
Alexandre Soljenytzine  Le Cri. Le discours du prix Nobel - L'Express, septembre 1972.
Ces stratégies de domination  et de contrôle absolu ne peuvent  être efficaces  dans des pays  ayant l’histoire des pays Européens   dans lesquels un Torqueimada, pas plus qu’un Hitler , ou Pol Pot n’auraient à nouveau beaucoup de  chances de  faire recette . Il faut  donc impérativement fabriquer des prétextes et des motifs et  passer par un manichéisme binaire dont les américains sont très friands : la désignation d’un bouc émissaire.
Ce bouc émissaire ne peut être aujourd’hui personne d’autre que Vladimir Poutine.
Le modèle américain  qui doit être imposé à l’Ukraine, comporte trois aspects particulièrement importants :
A)     La possibilité de masser des troupes dans le Pays alors qu’il ne fait pas partie de l’Otan (possibilité prévue par une surprenante autorisation en cours devant le Congrès des USA. Cette loi allant même jusqu’à  s’ingérer dans les politiques d’autres pays limitrophes de la Russie comme la Georgie et la Moldavie , même si ces derniers n’appartiennent pas à l’Otan .
 
 Possibilité confirmée par une invraisemblable résolution du Parlement Européen déclarant que  l’annexion de la Crimée  est une  violation du droit international  , résolution sans doute destinée à éviter tout process démocratique pour s’engager dans une guerre contre la Russie  à la demande des Américains , sous prétexte bien sûr de protéger l’Ukraine, ou la Pologne par exemple !!!!! On peut d’ailleurs se demander au nom de quelle inégalité une telle résolution n’a pas été votée pour Israel.
B)      La privatisation de ses secteurs stratégiques  et leur braderie totale dans la pire des situations qui soient (7), le plan  venant d’être enclenché et le fils du Vice-Président Américain Joe Biden, semble en être un des heureux bénéficiaires (8)
 
C)      La mise sous coupe par le FMI  dont le prêt ne sera accordé que si l’Ukraine récupère les territoires de l’Est  dont les Séparatistes ont voté l’indépendance.
 
Nous sommes totalement dans le concept de guerre préventive, inauguré  par les USA,   mais qui n’est destiné qu’à  s’assurer du contrôle  sur des ressources  énergétiques et des territoires  ainsi que le maintien de l’hégémonie américaine  mise en péril par des décisions très récentes des Brics , sur la création d’une nouvelle architecture financière  indépendante du système financier occidental ,  et ce fameux réseau de maillage décrit par Bzrezinski, destiné à contrôler le bon comportement des vassaux  , le FMI étant l’un des fer de lance  de ces organisations..
 
4°) L’armée des Ombres
Et c’est là où j’en viens  à la quatrième partie  de cet article : l’armée des ombres.
Le prétexte  du Crash de l’avion Malaysien  n’a visiblement pas fonctionné comme il aurait dû.  La culpabilité de la Russie , ni même celle des séparatistes Ukrainiens  étant impossible à établir  ,  il devient essentiel dans le discours médiatique Européen de  désigner le mal absolu ,  lui donner forme  et visage ,  et  nous sommes en train d’assister à une diabolisation  médiatique anti  Poutine comme rarement vue , sans doute également destinée à  influencer l’opinion publique Russe pour chercher une déstabilisation de l’intérieur .
Sur le crash en lui-même, comme sur Ghouta, nous n’aurons sans doute jamais de vérité officielle .
Il s’est produit  là aussi quelque chose de très important.
 Une armée de fourmis internautes, dans tous les pays,  Ukraine incluse , se sont mises à se poser des questions , ont cherché ensemble , échangé sur les blogs participatifs,  se sont envoyées des informations,  les ont fait traduire.  Cette gigantesque intelligence collective qui n’a que faire d’une quelconque supériorité culturelle, raciale ou religieuse, d’un clivage politique ou confessionnel ,  s’est mise à  essayer par tous les moyens d’apporter sa brindille à la recherche de la vérité .  Et elle a tellement bien réussi ce formidable  enjeu médiatique, que malgré  la paresse pour ne pas parler de veulerie des médias mainstream habituels,  elle a  réussi à mobiliser l’opinion publique et à attirer son attention sur le fait que la vérité était peut être très éloignée  de la version officielle qui en était distribuée.
En France, le site qu’il faut absolument signaler pour sa couverture des évènements Ukrainiens depuis la destitution de Ianoukovitch  jusqu’au crash du Boeing MH17, est celui d’Olivier Berruyer qui a fourni  un travail de titan sur ces sujets,  travail dont le succès entrainait le succès par la multiplication des contributeurs et des fourmis bénévoles,  en provenance  de tous les pays, qui se sont jointes à sa recherche de la vérité.
http://www.les-crises.fr/
 
Ces relais multiples  dans tous les pays,  ont permis  à  quelques personnalités médiatiques en vue , de chercher une autre vérité et de le clamer haut et fort .  Je pense notamment  à Oliver Stone ou aux articles de Robert Parry, journaliste d’investigation très renommé aux USA,  ou encore Paul Craig Roberts, ancien sous-secrétaire d’état au Trésor américain  ,
Ces fourmis permettent d’établir des liens, de s’étonner de la synchronicité d’un bon nombre d’évènements, d’apporter de nouvelles informations, de les relier entre elles, de faire ressortir celles qui devraient rester cachées.
Les réseaux sociaux  et les médias alternatifs  deviennent des acteurs majeurs de cette guerre de l’information, par leur recherche de la vérité, de la compréhension du pourquoi,  devant ces avalanches de mensonges et de désinformations .
Ils sont cette armée des ombres, armée de fourmis résistantes, qui , en permettant  de démasquer les mensonges, feront peut-être en sorte que cette nouvelle guerre voulue par les USA et déjà en cours à  Gaza n’ait pas lieu pour la première et se termine pour la seconde .
Et leur (notre)  action est d’autant plus importante et d’autant plus urgente que les récentes déclarations du Président Obama (10) , comme celle de son chef d’état major (9) , le Général Dempsey,  montrent que ces faiseurs de guerre sont plus que pressés (11 et 12) .
« “Les attaques russes transforment le paysage politique de la sécurité en Europe”
 
Nous sommes l’armée des ombres  et je pense que pour beaucoup d’entre nous , nous ne voulons pas de cette guerre , alors sachons faire en sorte qu’elle n’ait pas lieu par la réinformation que nous pouvons apporter .
Une fourmi anonyme .
 
(1)    http://tempsreel.nouvelobs.com/l-enquete-de-l-obs/20130308.OBS1260/l-incroyable-histoire-du-mensonge-qui-a-permis-la-guerre-en-irak.html
(2)    http://egotusum.wordpress.com/2014/03/10/alerte-les-usa-font-main-basse-sur-lor-ukrainien-355-tonnes/
(3)    Le Grand échiquier version PDFhttps://docs.google.com/file/d/0B2_kPhcc1PYdTVJ5dURnenk0MFU/edit?pli=1
(4)    http://ae-editions.eklablog.com/brzezinski-le-grand-echiquier-a58273885
(5)    http://jssnews.com/2012/05/25/les-hydrocarbures-israeliens-seront-le-plus-puissant-des-leviers-diplomatiques/
(6)    http://blogs.mediapart.fr/blog/ivan-villa/240714/gaza-le-gaz-dans-le-viseur
(7)    Ukraine à vendre :http://french.ruvr.ru/2014_07_21/LUkraine-a-vendre-5150/
(8)    http://www.zerohedge.com/news/2014-07-25/company-which-joe-bidens-son-director-prepares-drill-shale-gas-east-ukraine
(9)    http://defence.pk/threads/stepping-on-the-path-of-open-hostility-%E2%80%93-us-to-create-new-military-alliance-against-russia.325330/http://www.lalibre.be/actu/international/washington-publie-des-images-prouvant-que-la-russie-tire-sur-l-ukraine-53d5206d3570667a638e61d0
(10)http://www.defense.gov/news/newsarticle.aspx?id=122751
déclaration du chef d’état major américain  sur le nouvel environnement sécuritaire européen , traduite par Olivier Berruyer dans cet article :
(11)http://www.les-crises.fr/le-chef-detat-major-des-armees-us-les-attaques-russes-transforment-le-paysage-politique-de-la-securite-en-europe/#comment-155761
(12)Déclaration du Président Obama sur  les tirs Russes sur l’Ukraine .
http://www.lalibre.be/actu/international/washington-publie-des-images-prouv…
 


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shadok
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MessagePosté le: Lun 28 Juil - 11:35 (2014)    Sujet du message: FACE AUX FAISEURS DE GUERRE : l'ARMEE DES OMBRES Répondre en citant

http://www.laquadrature.net/fr/terrorisme-le-gouvernement-valls-veut-la-censure-administrative-du-net

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MessagePosté le: Lun 28 Juil - 12:10 (2014)    Sujet du message: FACE AUX FAISEURS DE GUERRE : l'ARMEE DES OMBRES Répondre en citant

http://french.ruvr.ru/2014_07_28/L-Occident-qui-viole-les-droits-de-l-homme-une-page-revelatrice-dans-Le-Monde-0652/

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shadok
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MessagePosté le: Lun 28 Juil - 12:21 (2014)    Sujet du message: FACE AUX FAISEURS DE GUERRE : l'ARMEE DES OMBRES Répondre en citant

http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-claude-pottier/270714/le-brics-l-unasur-et-la-celac-dessinent-une-nouvelle-carte-du-monde-multipolaire#comment-5113183

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shadok
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MessagePosté le: Lun 28 Juil - 12:35 (2014)    Sujet du message: FACE AUX FAISEURS DE GUERRE : l'ARMEE DES OMBRES Répondre en citant

Un nouvel exemple de désinformation  et de manipulation de l'opinion : 


Face à l'impossibilité de poursuivre les investigations, les experts malaisiens quittent l'Ukraine 
Tous les experts malaisiens quittent l'Ukraine aujourd'hui. Ils étaient en début d'après-midi à l'aéroport de Kiev-Borispol. Selon le chef de la mission, il est pour l'instant impossible de continuer les investigations. "Elles reprendront peut-être, mais dans très longtemps" affirme-t-il. Il explique également que les séparatistes ont multiplié les provocations à l'égard de l'équipe, notamment lors de la remise des boîtes noires par Alexandre Borodaï, le chef de file des rebelles : ils ont été contraints de l'appeler "Son Excellence". "Nous n'avons jamais répondu, notre mission, c était de récupérer les boîtes noires, et nous l'avons fait, explique le chef de la mission. Mais ces gens sont fous. Cette conférence de presse était surréaliste."
Par Antoine Giniaux, Vendredi 25 juillet à 14h07
http://www.franceinter.fr/les-indiscrets-face-a-limpossibilite-de-poursuivre-les-investigations-les-experts-malaisiens-quitten





le point de vue des experts malaisiens eux mêmes 
Officers: Separatists gave full cooperation
http://www.thestar.com.my/News/Nation/2014/07/27/Officers-Separatists-gave-…


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MessagePosté le: Aujourd’hui à 10:20 (2024)    Sujet du message: FACE AUX FAISEURS DE GUERRE : l'ARMEE DES OMBRES

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shadok
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MessagePosté le: Lun 28 Juil - 13:19 (2014)    Sujet du message: FACE AUX FAISEURS DE GUERRE : l'ARMEE DES OMBRES Répondre en citant

The Air Algerie Crash: Libyan BUK Missile Unit Used by Al Qaeda Affiliated Rebels to Down Algerian Passenger Plane?
http://www.globalresearch.ca/the-air-algerie-crash-libyan-buk-missile-unit-may-have-been-used-by-aqim-to-down-algerian-passenger-plane/5393434


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MessagePosté le: Ven 13 Avr - 20:01 (2018)    Sujet du message: FACE AUX FAISEURS DE GUERRE : l'ARMEE DES OMBRES Répondre en citant

Londres réagit aux déclarations de Moscou sur l’implication UK dans la provocation à Douma
© Sputnik .
International
19:06 13.04.2018(mis à jour 19:35 13.04.2018) URL courte
16304

Le représentant permanent du Royaume-Uni auprès de l’Onu, Karen Pierce, a commenté les déclarations de la Défense russe selon lesquelles Londres avait pris part à l’organisation de la provocation reposant sur l'utilisation prétendue d'armes chimiques dans la ville syrienne de Douma.


© REUTERS / Bassam Khabieh
La Défense russe dit avoir des preuves de l’implication UK dans la provocation à Douma

Londres réfute les déclarations du ministère russe de la Défense sur l’implication du Royaume-Uni dans la provocation de Douma, en Syrie, a annoncé le représentant permanent du Royaume-Uni auprès de l’Onu, Karen Pierce.
Plus tôt dans la journée, le ministère russe de la Défense a dit avoir des preuves que le Royaume-Uni avait participé directement à la provocation organisée dans la Ghouta orientale.
Selon le porte-parole de la Défense, Igor Konachenkov, Londres a exercé des pressions sur les représentants des «Casques blancs» pour mener à bien une provocation en Syrie.
D’après lui, on a dit aux «Casques blancs» que c’était notamment du 3 au 6 avril que les radicaux du groupe Jaych al-Islam allaient mener une série de puissants tirs d’artillerie ce qui provoquerait une riposte de la part des troupes gouvernementales. Alors, les «Casques blancs» devraient exploiter la situation pour organiser la provocation avec des armes chimiques.

© Sputnik . Sergueï Gouneyev
La présumée attaque chimique en Syrie n’est pas «le motif à une opération de force»

Au cours des derniers jours, la situation en Syrie s'est sérieusement tendue. Selon les pays occidentaux, une attaque chimique présumée a eu lieu le 7 avril dans la ville de Douma, près de la capitale syrienne. La Russie a démenti les informations concernant une bombe au chlore qui aurait été larguée par les forces gouvernementales syriennes. Les militaires russes ont qualifié de fausses les photos de victimes de la prétendue attaque chimique à Douma publiées par les «Casques blancs» sur les réseaux sociaux. Moscou estime que l'objectif de ces «intox» est de protéger les terroristes et de justifier d'éventuelles actions extérieures. Damas a qualifié les accusations contre l'armée syrienne liées aux armes chimiques de peu convaincantes. La partie syrienne a plus d'une fois souligné que tout son arsenal chimique avait été évacué du pays en 2014 sous le contrôle de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).


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MessagePosté le: Ven 13 Avr - 20:02 (2018)    Sujet du message: FACE AUX FAISEURS DE GUERRE : l'ARMEE DES OMBRES Répondre en citant

Tsipras à Macron: la Grèce ne prendra pas part à une opération éventuelle en Syrie
© Sputnik .
International
17:56 13.04.2018(mis à jour 18:55 13.04.2018) URL courte
16581

Lors d'un entretien téléphonique qu'il a eu avec Emmanuel Macron, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a déclaré que les forces armées grecques ne participeraient pas à une éventuelle opération militaire en Syrie, rapporte l’agence Athens-Macedonian News Agency (AMNA).



© Sputnik . Mikhail Klimentyev
Sur fond de tensions en Syrie, Macron et Poutine s’entretiennent au téléphone

Les forces armées grecques ne prendront pas part à une possible opération militaire en Syrie pour riposter à la prétendue attaque chimique dans la ville syrienne de Douma, a indiqué vendredi lors d'un entretien téléphonique le Premier ministre grec Alexis Tsipras à Emmanuel Macron, selon l’agence Athens-Macedonian News Agency (AMNA) citant des sources au sein du gouvernement grec.
«Les deux leaders ont discuté des récents événements en Syrie. Le Premier ministre grec a condamné l’utilisation d’armes chimiques. Il a dit que des initiatives résolues de la part de l’Union européenne étaient indispensables et a souligné la nécessité de produire des efforts pour aboutir à un règlement pacifique sur la base de la proposition suédoise.»
Le 12 avril, la Suède a présenté au Conseil de sécurité de l’Onu une résolution visant à envoyer en Syrie une mission de haut niveau chargée d'étudier les possibilités de désarmement.

© AFP 2018 AMER ALMOHIBANY
Moscou fournit les preuves de la mise en scène de l'attaque présumée à Douma (vidéo)

Donald Trump a menacé le 9 avril de prendre des mesures militaires contre les autorités syriennes après le recours supposé à des substances toxiques dans la ville syrienne de Douma. Moscou a mis en garde Washington au sujet des graves retombées qu'aurait une frappe contre la Syrie, si des citoyens russes en étaient victimes. Le 11 avril, le Président américain a conseillé à Moscou de se préparer à une attaque américaine de missiles contre la Syrie. Il a indiqué sur son compte Twitter que ces missiles seraient «bons, nouveaux et intelligents». Au cours des derniers jours, la situation en Syrie s'est sérieusement tendue. Les pays occidentaux affirment qu'une attaque chimique a eu lieu le 7 avril dans la ville de Douma, près de la capitale syrienne. La Russie a démenti les informations concernant une bombe au chlore qui aurait été larguée par les forces gouvernementales syriennes. Les militaires russes ont qualifié de fausses les photos de victimes de la prétendue attaque chimique à Douma publiées par les «Casques blancs» sur les réseaux sociaux. Moscou estime que l'objectif de ces informations mensongères est de protéger les terroristes et de justifier d'éventuelles actions extérieures.
Damas a qualifié les accusations contre l'armée syrienne liées aux armes chimiques de peu convaincantes. La partie syrienne a plus d'une fois souligné que tout son arsenal chimique avait été évacué du pays en 2014 sous le contrôle de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).

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MessagePosté le: Ven 13 Avr - 20:04 (2018)    Sujet du message: FACE AUX FAISEURS DE GUERRE : l'ARMEE DES OMBRES Répondre en citant



Créé par Olivier Berruyer
13
Avr
2018


“La Russie est menacée de façon éhontée, et le ton adopté a dépassé les limites du permissible !”, par l’ambassadeur russe à l’ONU


Citation:
Etant donné que vous ne le verrez dans aucun grand médias, nous vous le proposons ici.
À prendre, comme d’habitude, avec recul et esprit critique, cela fait partie des guerres de propagande…


Transcription des débats entre les ambassadeurs à l’ONU sur la Syrie, le 9 avril 2018 :
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M. Nebenzia (Fédération de Russie) : Si vous imaginez, Monsieur le Président, que le sujet de ma présente déclaration me procure du plaisir, ou qu’il me plaît de prononcer de longs discours, vous vous trompez. Malheureusement, la situation est telle que j’ai beaucoup de choses à dire aujourd’hui. Et vous allez devoir m’écouter. Nous remercions M. De Mistura [Envoyé spécial du Secrétaire Général de l’ONU pour la Syrie] et M. Markram [Directeur et adjoint du Haut Représentant aux affaires de désarmement] de leurs exposés. La Fédération de Russie a demandé la convocation de la présente séance au titre du point de l’ordre du jour intitulé « Menaces contre la paix et la sécurité internationales » parce qu’elle est profondément alarmée par le fait qu’un certain nombre de capitales – à commencer par Washington, que Londres et Paris suivent aveuglément – prennent volontairement une direction visant à exacerber les tensions internationales. Les dirigeants américains, britanniques et français, sans fondement et sans se préoccuper des conséquences, ont opté pour la confrontation avec la Russie et la Syrie et poussent d’autres pays à suivre leur exemple. Ils ont un grand nombre de cordes à leur arc – diffamation, insultes, rhétorique belliqueuse, chantage, sanctions et menace du recours à la force contre un État souverain. Ils profèrent des menaces éhontées contre la Russie, et le ton qu’ils ont adopté a dépassé les limites du permissible. Même durant la guerre froide, leurs prédécesseurs ne s’étaient pas exprimés de manière aussi grossière à propos de mon pays. Et puis quoi encore ?
Je me rappelle la question rhétorique que le Président Poutine, de la Russie, a posée à nos partenaires occidentaux, en particulier les États-Unis, depuis la tribune de l’Assemblée générale en 2015 (voir A/70/PV.13), à propos de leurs expérimentations géopolitiques imprudentes au Moyen-Orient. Il leur a demandé s’ils avaient au moins conscience de ce qu’ils avaient fait. À l’époque, cette question est restée sans réponse. Il existe cependant une réponse, et cette réponse est non, ils n’ont pas conscience de ce qu’ils ont fait. Ils ne réalisent pas non plus ce qu’ils sont en train de faire. Nous ne sommes pas les seuls à être déconcertés par le fait qu’ils n’ont de stratégie cohérente sur aucune question. La plupart des personnes présentes dans cette salle sont perplexes. Elles ne veulent simplement pas poser la question ouvertement. Où qu’ils aillent, quoi qu’ils touchent, ils sèment le chaos dans leur sillage dans les eaux troubles où ils sont partis pêcher quelque poisson, mais les seuls poissons qu’ils attrapent sont des mutants. Je vais leur poser une autre question rhétorique. Comprennent-ils le danger dans lequel ils entraînent le monde ?
Une des régions où l’hostilité est la plus manifeste est la Syrie. Les terroristes et les extrémistes soutenus par des acteurs extérieurs sont en train de perdre du terrain. Je rappelle aux responsables que ce sont les terroristes et les extrémistes qu’ils ont équipés, financés et largués dans le pays pour renverser le Gouvernement légitime. Nous comprenons maintenant pourquoi cela provoque l’hystérie des acteurs qui ont investi leur capital politique et matériel dans des forces aussi sinistres.
Ces dernières semaines, grâce aux efforts déployés par la Russie pour appliquer les résolutions du Conseil de sécurité, une opération de grande envergure a été menée pour débloquer la Ghouta orientale, dont les résidents sont contraints de subir l’humiliation que leur infligent les milices rebelles depuis plusieurs années. Plus de 150 000 civils ont été évacués de cette banlieue de Damas, sur une base pleinement volontaire et dans les conditions de sécurité requises. Des dizaines de milliers de ces personnes ont déjà pu rentrer dans les zones libérées et un grand nombre d’entre elles ont été accueillies par des membres de leur famille. L’altération de leur composition démographique décriée par les défenseurs de l’opposition syrienne ne s’est pas produite. C’est un mensonge. Des négociations extrêmement complexes ont eu lieu avec les chefs des groupes armés, suite à quoi ils ont quitté les quartiers qu’ils occupaient, et leur sécurité a été pleinement garantie. D’ailleurs, plusieurs actes de terrorisme ont été déjoués pendant les opérations de transport lorsque des milices qui avaient tenté d’emporter des ceintures d’explosifs dans les bus en ont été empêchées. D’autres ont préféré régulariser leur situation avec les autorités syriennes. Grâce à l’amnistie présidentielle, ils vont pouvoir reprendre une vie civile, et ils pourraient même avoir la possibilité de rejoindre les forces de sécurité syriennes. Cela correspond à la mise en œuvre du principe de démobilisation, désarmement et réintégration de l’ONU.
Cependant, tout le monde n’est pas enthousiasmé par ces dynamiques positives. Les soutiens extérieurs, à savoir les principaux pays occidentaux, étaient prêts à s’agripper à n’importe quelle branche afin de maintenir en place un petit foyer de résistance terroriste, aussi minime soit-il, afin que Damas reste à portée de tir et que les milices puissent continuer de terroriser les citoyens ordinaires, de s’emparer de leur nourriture et de supplier la communauté internationale de leur fournir une aide. Soit dit en passant, ces milices n’étaient pas prêtes à partager les médicaments avec ces citoyens ordinaires, comme l’a révélé une inspection des bastions abandonnés par les combattants. Comme cela a été le cas à Alep, les installations médicales improvisées dans les caves étaient remplies de médicaments qui, du fait des sanctions de l’Occident, étaient introuvables à Damas et dans d’autres régions contrôlées par le Gouvernement, même au prix fort. Les tunnels que les djihadistes utilisaient sont de taille impressionnante. Certains d’entre eux pouvaient facilement permettre que des petits camions y circulent dans les deux sens. Ces installations souterraines impressionnantes reliaient les positions des groupes que certains considèrent comme modérés aux bastions de Jabhat el-Nosra.
Le 6 avril, sur instructions de leurs parrains, les nouveaux meneurs de Jeïch el-Islam ont empêché le quatrième groupe de miliciens combattants d’évacuer à Douma, et ont recommencé à tirer au mortier sur des zones résidentielles de Damas, ciblant Mezzeh, Mezzeh 86, Ish el-Warwar, Abou Rommaneh et la place des Omeyyades. Selon les chiffres officiels, huit civils ont été tués et 37 autres ont été blessés. Il est regrettable que n’ayons entendu aucune capitale occidentale condamner le bombardement d’une partie historique de Damas.
Le lendemain, 7 avril, les milices ont accusé les autorités syriennes d’avoir largué des barils explosifs contenant une substance toxique. Mais ils ont présenté plusieurs versions, parlant une fois de chlore, une fois de gaz sarin, et une autre fois de mélange de gaz toxiques. Comme c’est désormais la tendance, les organisations non gouvernementales financées par les capitales occidentales et les Casques blancs opérant sous l’apparence de secouristes se sont immédiatement emparés de la rumeur. Ces allégations ont été aussi rapidement diffusées par les médias. Je voudrais signaler une fois de plus que ces entités suspectes de l’opposition possèdent la liste exacte des adresses électroniques des représentants des membres du Conseil de sécurité. Ce qui permet de conclure que certains de nos collègues, sans égard pour leur poste et de façon irresponsable, font fuiter des informations sensibles à ceux qu’ils parrainent. D’ailleurs, nous nous rappelons tous de l’incident lors duquel les Casques blancs ont, par mégarde, posté sur Internet une vidéo montrant les préparatifs du tournage d’un film sur la prochaine victime d’une attaque prétendument perpétrée par l’armée syrienne. La diffusion de la « série» sur les armes chimiques qui a commencé en 2013 se poursuit, chaque épisode étant conçu de façon à ce que l’effet qu’il produit soit plus profond que le précédent.
À Washington, Londres et Paris, des conclusions ont été vite tirées et la culpabilité des autorités syriennes, ou du régime syrien, comme ils les appellent, a été établie. Quelqu’un s’est-il demandé pourquoi Damas aurait besoin de tout ceci ? Après avoir fini d’insulter les dirigeants syriens, on s’est, et personne n’en est surpris je crois, tourné vers la Russie et l’Iran, pour leur faire porter le gros des responsabilités. Comme à l’accoutumée, cela s’est fait à la vitesse de la lumière et sans aucune enquête. Le 8 avril, les troupes syriennes menant des fouilles dans le village d’el-Chifuniyah, près de Douma, ont découvert un petit atelier de fabrication de munitions chimiques appartenant à Jeïch el-Islam, ainsi que des réactifs au chlore de fabrication allemande et des équipements spécialisés.
Assad Hanna, journaliste de l’opposition basé à Istanbul, a diffusé sur Twitter une vidéo provenant prétendument de la zone où a eu lieu l’incident. On y voyait un individu non identifié portant un masque à gaz, vraisemblablement un Casque blanc, avec en arrière-plan une bombe chimique artisanale qui aurait atterri dans une chambre à coucher dans un immeuble à Douma. La vidéo était accompagnée d’un commentaire sur ce qui était considérée comme une énième attaque du régime contre les civils. Il ne fait aucun doute que cette vidéo est un montage. La trajectoire de la prétendue bombe est totalement anormale. La bombe aurait traversé le toit pour atterrir en douceur sur un lit en bois, sans causer de dégâts. Il est clair qu’elle a été placée là avant le tournage de la scène.
Coïncidence intéressante, l’acte de provocation chimique du samedi 7 avril a eu lieu immédiatement après que la délégation des États-Unis au Conseil ait été instruite de demander la tenue aujourd’hui, lundi 9 avril, de consultations au niveau des experts sur son projet de résolution portant sur un mécanisme d’enquête sur les incidents impliquant des armes chimiques. Des modifications considérables ont été apportées aujourd’hui au texte initial. Même dans ces circonstances floues, il est bien entendu nécessaire de faire la lumière sur ce qui s’est passé. Sauf qu’il faut le faire honnêtement, de façon objective et impartiale, sans sacrifier les principes de présomption d’innocence, et certainement pas en préjugeant de l’enquête.
Malgré cette provocation, les spécialistes russes ont continué de s’efforcer de régler la situation dans la Ghouta orientale. Dimanche 8 avril dans l’après-midi, conformément aux nouveaux accords, l’évacuation des combattants de Jeïch el-Islam a repris. Après que Douma ait été reprise aux rebelles, des spécialistes russes en protection radiologique, chimique et biologique y ont été dépêchés pour recueillir des preuves. Ils ont prélevé des échantillons de terre qui n’ont montré aucune présence d’agents innervant ou de substances contenant du chlore. Les résidents locaux et les combattants qui ont déposé les armes ont été interrogés. Aucun résident n’a confirmé l’attaque chimique. À l’hôpital local, aucune personne présentant de symptômes d’un empoisonnement au sarin ou au chlore n’a été admise. Il n’y a pas d’autre établissement de santé à Douma. Aucun cadavre de personnes décédées d’empoisonnement n’a été trouvé, et le personnel médical et les résidents n’avaient aucune information sur l’endroit où ces personnes auraient été enterrées. Aucune utilisation de gaz sarin ou de chlore n’est donc confirmée. À propos, les représentants du Croissant-Rouge arabe syrien ont réfuté les déclarations qui auraient été faites en leur nom selon lesquelles ils auraient fourni de l’assistance à des victimes de gaz toxiques. Je demande à ceux qui ont l’intention de dénoncer le régime dans les déclarations qu’ils vont faire après moi d’accepter le fait qu’il n’y a pas eu d’attaque à l’aide d’arme chimique.
La Suède a rédigé un projet de résolution demandant que l’incident fasse l’objet d’une enquête. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) n’a pas besoin de résolution pour ouvrir une enquête sur l’incident, mais nous sommes disposés à envisager cela. Aujourd’hui, nous proposons de faire ce qui est envisagé dans le projet de résolution, à savoir permettre à l’OIAC de se rendre immédiatement à Damas, si possible dès demain, puisque le Directeur général de son Secrétariat technique annoncé qu’ils étaient prêts à examiner la situation. Sur place, les autorités syriennes et les militaires russes prendront les dispositions nécessaires pour que les experts de l’OIAC puissent se rendre sur le site de l’incident présumé et se familiariser avec la situation. C’est d’ailleurs ce que le Président Trump et d’autres dirigeants occidentaux nous ont demandé de faire!
Les Syriens nous ont avertis à plusieurs reprises qu’il pourrait y avoir des provocations à l’arme chimique. Le Centre russe pour la réconciliation des parties belligérantes sur le territoire de la République arabe syrienne a indiqué que le matériel nécessaire pour filmer la prochaine prétendue attaque chimique se trouvait déjà sur place. Nous avons également fait des déclarations en ce sens au Conseil de sécurité. Tout le monde a entendu ces mises en garde, mais les a délibérément ignorées, parce qu’elles ne correspondent pas aux positions doctrinales défendues par ceux qui rêvent de la destruction du Gouvernement légitime d’un autre pays arabe.
Aucune attention n’a encore été accordée à la découverte, en novembre et en décembre 2017, d’une quantité importante de munitions chimiques dans les zones du territoire syrien qui avaient été libérées des milices. Dans les entrepôts des terroristes à Az-Zahiriya et Al-Hafiya, dans la province de Hama, on a découvert 20 conteneurs d’une tonne et plus de 50 unités de munitions d’artillerie contenant des substances chimiques toxiques. À Tal Adel, dans la province d’Edleb, 24 tonnes de produits chimiques toxiques, qui sont présumés être du chlore, ont été découvertes. Sur un site de stockage à Mouaddamiyé, à 30 kilomètres au nord-est de Damas, on a trouvé des munitions de calibre 240 et 160 millimètres et des bidons en plastique contenant des composés organophosphorés. Dans la région de Soueïda, dans la province d’Edleb, on a trouvé un laboratoire de synthèse de diverses substances toxiques, ainsi que 54 unités de munitions d’artillerie chimiques et 44 conteneurs de produits chimiques pouvant servir à la fabrication de substances chimiques.
Rien que depuis le début de cette année, on a recensé quatre cas d’emploi de produits chimiques toxiques par les milices à l’encontre des positions gouvernementales dans les districts de Srouj et de Mushairfeh, et plus de 100 soldats syriens ont dû être hospitalisés. Le 3 mars, lors de la libération de Khazram et d’Aftris dans la Ghouta orientale, des soldats d’une sous-unité des troupes gouvernementales ont découvert un atelier auxiliaire de fabrication artisanale de munitions chimiques. Cette liste, qui est loin d’être exhaustive, est indicative des méfaits commis par l’opposition, qui demeure divisée. Et pourtant, nous n’avons constaté aucun empressement à envoyer sur place des groupes d’experts de l’OIAC pour recueillir des éléments de preuve sur ces faits. Nous demandons que l’OIAC vérifie toutes ces zones. Elles sont accessibles. Nous recevons également des informations d’après lesquelles des instructeurs américains au camp d’Al-Tanf ont formé plusieurs groupes de combattants pour commettre des actes de provocation en utilisant des armes chimiques en vue de créer un prétexte à des tirs de roquettes et des bombardements.
Il était clair pour nous que, tôt ou tard, il y aurait une tentative de protéger les djihadistes et de punir le régime que certaines capitales occidentales haïssent. Les commentateurs à la télévision ont commencé à appeler avec ferveur à une répétition de l’attaque militaire lancée l’année dernière contre la Syrie. Ce matin, il y a eu des tirs de missiles contre la base aérienne de T-4, dans la province de Homs. Nous sommes profondément troublés par ces actions.
Les provocations à Douma rappellent l’incident qui s’est produit l’an dernier à Khan Cheïkhoun, l’élément commun étant la nature planifiée de ces attaques. L’analyse des activités menées par les États-Unis en avril 2017 à la veille de l’incident de Khan Cheïkhoun et après montre que Washington avait préparé cette opération à l’avance. Du 4 au 7 avril 2017 – en d’autres termes, depuis le jour où une substance toxique a été utilisée à Khan Cheïkhoun jusqu’à l’attaque contre la base aérienne de Chaaeïrat – les destroyers navals USS Porter et Ross se trouvaient déjà en Méditerranée où ils participaient à des manœuvres qui avaient été prévues. Ils n’ont pas jeté l’ancre dans un port où un échange
de munitions aurait pu être effectué pour accroître le nombre de missiles de croisière qu’ils transportaient.
Plus précisément, du 4 au 5 avril, le USS Porter se trouvait au sud-est de la Sicile et le USS Ross était en route depuis la base navale de Rota vers une zone au sud de la Sardaigne. Par la suite, le 6 avril, on a observé que les deux navires se dirigeaient à une vitesse accélérée vers la zone de positions de tir au sud-ouest de Chypre, d’où ils ont lancé une attaque massive contre Chaaeïrat, le 7 avril. Toutefois, les 59 missiles Tomahawk qui ont été tirés étaient supérieurs au nombre total de munitions dont les deux destroyers auraient eu besoin s’ils avaient effectivement été engagés dans les opérations de défense antimissiles auxquelles ils avaient été assignés et qui ne requéraient que 48 missiles. Cela signifie donc qu’avant même l’attaque à l’arme chimique à Khan Cheïkhoun, ces navires de la marine des États-Unis avaient entrepris une opération militaire d’une capacité de frappe supérieure au nombre de missiles de croisière nécessaires à leurs opérations de défense antimissile, ce qui pourrait constituer la preuve d’une opération prévue au préalable par Washington contre Damas.
Les fausses nouvelles en provenance de Douma samedi visaient, entre autres choses, à détourner l’attention du public du cirque qu’est devenue l’affaire Skripal, dans lequel Londres s’est embourbé, proférant des accusations totalement infondées contre la Russie et atteignant l’objectif qu’il poursuivait depuis le début, à savoir obtenir la solidarité de ses alliés pour créer un front antirusse. Les Britanniques s’éloignent maintenant d’une enquête transparente et de réponses précises aux questions qu’ils ont posées, tout en brouillant les pistes.
À la séance que le Conseil de sécurité a consacrée le 5 avril à l’affaire Skripal (voir S/PV.8224), nous avons averti le Conseil que les tentatives visant à nous accuser sans preuve d’une implication dans l’incident de Salisbury étaient liées au dossier chimique syrien. Hier, il y a eu de nouveaux développements intéressants concernant cette affaire. Alors que le Ministre britannique des affaires étrangères, M. Boris Johnson, continue d’afficher son penchant pour les traits d’esprit en « dénonçant » la Russie, une autre perle est apparue. The Times nous a informés que les spécialistes de la Royal Air Force dans le sud de Chypre avaient intercepté un message envoyé de la banlieue de Damas à Moscou le jour de l’empoisonnement des Skripal, message qui contenait la phrase « le colis a été livré » et qui disait que deux personnes étaient « bien parties ». Apparemment, cela fait partie des renseignements fournis par Londres à ses alliés avant d’expulser les diplomates russes. N’est-il pas évident pour tout le monde qu’il y a un lien irréfutable entre la Syrie, la Russie et Salisbury ? Je vais donner aux services de renseignement britanniques un autre indice très important, et qui plus est, gratuitement. Pourquoi ne pas présumer que le Novichok qu’ils aiment tellement est arrivé à Salisbury directement depuis la Syrie? Dans un colis. Pour brouiller les pistes.
C’est pitoyable.

L’Ambassadrice Hayley a récemment déclaré que la Russie ne serait jamais une amie des États-Unis. À cela, j’aimerais répondre que l’amitié est quelque chose de mutuel et de volontaire. On ne peut pas imposer une amitié, et nous ne supplions pas les États-Unis d’être nos amis. Ce que nous voulons d’eux, c’est très peu : nous voulons tout simplement des relations normales et civilisées, ce qu’ils nous refusent avec arrogance en piétinant les règles élémentaires de la courtoisie. Toutefois, les États-Unis se fourvoient s’ils pensent qu’ils ont des amis. Leurs prétendus amis sont uniquement ceux qui ne peuvent leur dire non. C’est le seul critère d’amitié qu’ils comprennent.
La Russie a des amis. Et contrairement aux États-Unis, nous n’avons pas d’adversaires. Ce n’est pas le prisme à travers lequel nous voyons le monde. Notre ennemi, c’est le terrorisme international. Nous continuons malgré tout de proposer aux États-Unis de coopérer. Cette coopération doit être respectueuse et mutuelle, destinée à régler des problèmes réels et non des problèmes imaginaires, ce qui devrait être tout autant dans l’intérêt des États-Unis. En fin de compte, en tant que membres permanents du Conseil de sécurité, nous avons une responsabilité particulière à l’égard du maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Par les canaux pertinents, nous avons déjà fait savoir aux États-Unis qu’une action militaire menée sous de faux prétextes contre la Syrie, où les contingents russes sont déployés à la demande du Gouvernement légitime de ce pays, pourrait avoir des répercussions extrêmement graves. Nous invitons instamment les responsables politiques occidentaux à tempérer leurs discours bellicistes, à réfléchir sérieusement aux possibles répercussions de leurs actes et à cesser leurs manigances pitoyables et imprudentes, qui ne font que mettre en danger la sécurité mondiale. Nous savons très bien où les mésaventures militaires de l’Occident en Yougoslavie, en Iraq et en Libye ont mené. Personne n’a conféré aux dirigeants occidentaux le pouvoir d’assumer le rôle de gendarmes du monde, pas plus que celui d’enquêteurs, de procureurs, de juges et de bourreaux. Nous les exhortons à revenir à la légalité, à respecter la Charte des Nations Unies et à œuvrer collectivement à régler les problèmes qui surviennent, plutôt que de tenter à chaque pas de réaliser leurs rêves géopolitiques égoïstes. Toute notre énergie doit se concentrer sur l’appui au processus politique en Syrie, et à cette fin, toutes les parties prenantes qui ont de l’influence doivent se rassembler dans un effort constructif. La Russie est toujours ouverte à une coopération de ce genre.
Pour terminer, je saisis cette occasion pour demander une séance du Conseil de sécurité sur les résultats de la mission d’évaluation des Nations Unies à Raqqa et sur la situation dans le camp de Roukban. Nous voyons bien comment les membres de la coalition tentent de compliquer le règlement des problèmes entraînés par leurs agissements en Syrie, notamment les tapis de bombes qu’ils ont déversés pour anéantir la ville de Raqqa. Aucune provocation chimique ne détournera notre attention de cette question. […]
Mme Haley (États-Unis d’Amérique) : Il y a presqu’un an exactement, je présentais au Conseil de sécurité des photos d’enfants syriens morts (voir S/PV.7915). Après ce jour-là, j’ai prié pour ne plus jamais avoir à le faire, mais je le pourrais car les images véritablement horribles ne manquent pas. Nous sommes nombreux à avoir travaillé dur pour faire en sorte de ne pas être obligés, un jour, de voir des images de bébés gazés à mort en Syrie. Et alors que nous avions prié pour que ce jour n’arrive jamais, il est de nouveau arrivé. Des armes chimiques ont une fois de plus été utilisées sur des hommes, des femmes et des enfants syriens. Et une fois de plus, le Conseil de sécurité se réunit à cause de cela.
Je ne montrerai pas, cette fois-ci, d’images des victimes. Je le pourrais; elles sont nombreuses, et elles sont horribles. Pires encore sont les vidéos qui sont gravées dans nos esprits et que personne ne devrait jamais avoir à regarder. Je pourrais montrer des photos de petits enfants gisant, morts, à côté de leurs mères ou de leurs frères et soeurs – ou même de bébés et de nourrissons encore en couches, gisant tous ensemble, morts. Leur peau est de cette teinte gris-bleu qui nous est tragiquement familière, désormais, du fait de photos d’attaques à l’arme chimique. Leurs yeux sont ouverts et sans vie, et une mousse blanche sort de leurs bouches et de leurs nez. Ces morts sont des Syriens sans armes, pas des soldats, et ils correspondent à la définition même de personnes innocentes et inoffensives. De fait, ce sont des femmes et des enfants qui se cachaient dans des sous-sols pour échapper à une nouvelle agression de Bashar Al‑Assad. Ce sont des familles qui se cachaient sous terre pour fuir les bombes classiques et l’artillerie utilisées par Bashar Al‑Assad, mais les sous-sols dont ces familles syriennes pensaient qu’ils les protégeraient des bombes classiques étaient le pire endroit possible où se trouver lorsque des armes chimiques sont tombées du ciel. Samedi soir, les sous-sols de Douma sont devenus leurs tombeaux.
Il est impossible de savoir avec certitude combien de personnes sont mortes, parce que l’accès à Douma est coupé par les forces d’Assad. À ce que l’on sait, il y a des dizaines de morts et des centaines de blessés. Je pourrais montrer des photos de survivants – des enfants aux yeux qui brûlent et le souffle coupé. Je pourrais montrer des photos de secouristes en train de laver les victimes pour éliminer les produits chimiques, et de poser des respirateurs sur les enfants, ou des photos de secouristes passant dans des pièces où des familles entières gisent sans bouger, les bébés toujours serrés dans les bras de leurs parents. Je pourrais montrer des photos d’une attaque à l’arme chimique sur un hôpital. Je pourrais montrer des photos d’hôpitaux frappés par des barils d’explosifs dans le sillage d’une attaque chimique. Des ambulances et des véhicules de secours ont été attaqués à maintes reprises, pour faire le plus grand nombre de morts parmi les civils. Les centres de protection civile ont été attaqués pour paralyser les interventions médicales afin d’intensifier les souffrances des survivants. Qui peut bien faire ce genre de chose? Il n’y a qu’un monstre pour cela. Il n’y a qu’un monstre pour prendre des civils pour cible, avant de s’assurer qu’il n’y a pas d’ambulances pour transférer les blessés, pas d’hôpitaux pour leur sauver la vie et pas de médecins ni de médicaments pour soulager leurs douleurs.
Je pourrais montrer au Conseil des photos de tous ces meurtres et de toutes ces souffrances, mais à quoi bon? Le monstre qui est responsable de ces attaques n’a aucune conscience, et il ne serait même pas choqué par des images d’enfants morts. Il est impossible de faire honte au régime russe, dont les mains sont couvertes du sang des enfants syriens, en lui montrant des photos de ses victimes. Nous avons déjà essayé. Nous ne devons pas oublier le rôle de la Russie et de l’Iran, qui ont épaulé le régime d’Assad tandis qu’il se livre à cette destruction meurtrière. La Russie et l’Iran ont des conseillers militaires sur les bases aériennes et dans les centres d’opérations d’Assad. Des responsables russes sont sur le terrain pour aider à mener la campagne du régime visant à affamer la population afin qu’elle se rende, et les forces alliées iraniennes se chargent d’une grande partie des basses oeuvres.
Lorsque l’armée syrienne s’acharne sur les civils, elle utilise le matériel militaire que lui a donné la Russie. La Russie pourrait mettre un terme à cette tuerie aveugle si elle le voulait, mais elle se tient aux côtés du régime d’Assad, qu’elle appuie sans hésitation. À quoi bon essayer de faire honte à ces gens? Après tout, aucun gouvernement civilisé ne voudrait avoir quoi que ce soit à voir avec le régime meurtrier d’Assad. Des photos d’enfants morts ne veulent pas dire grand-chose pour des gouvernements, comme celui de la Russie, qui consacrent leurs propres ressources à soutenir Al‑Assad.
Le Conseil, qui avait vu les images l’an dernier, n’a pas pu agir parce que la Russie l’en a empêché à chaque fois. Depuis un an, nous laissons les vies de Syriens innocents être l’otage de la Russie et de son alliance avec le régime d’Assad. Cela a également permis à la Russie d’éroder la crédibilité de l’ONU. Même si le Conseil de sécurité est prompt à condamner l’emploi d’armes chimiques, la Russie empêche ensuite toute action. Elle a opposé son veto à cinq projets de résolution sur cette seule question et a utilisé, au total, 11 veto pour sauver Al‑Assad. Et nous continuons de vivre comme si de rien n’était. […]
Et aujourd’hui, voilà où nous en sommes : aux prises avec ce qu’il nous en coûte d’avoir cédé à la Russie pour préserver l’unité – une unité dont la Russie nous a montré à maintes reprises qu’elle ne la voulait pas. Voilà où nous en sommes, dans un monde où l’utilisation d’armes chimiques se banalise – depuis un aéroport indonésien jusqu’à un village anglais, en passant par les maisons et les hôpitaux de Syrie. Depuis que le régime d’Assad a utilisé des armes chimiques à Khan Cheïkhoun il y a un an, des armes chimiques auraient été utilisées des dizaines de fois, et le Conseil ne fait rien. […]
L’obstructionnisme de la Russie ne doit pas faire de nous des otages lorsque nous sommes confrontés à une attaque de ce genre. Les États-Unis sont déterminés à voir le monstre qui a largué des armes chimiques sur le peuple syrien répondre de ses actes. Les personnes ici présentes ont entendu ce que le Président des États-Unis a dit sur ce point. Les réunions se poursuivent. Des décisions importantes sont examinées en ce moment-même. Nous sommes au bord d’un dangereux précipice. Ce fléau qu’est l’utilisation d’armes chimiques, contre lequel le monde était autrefois uni, est sur le point de devenir la norme. La communauté internationale ne doit pas laisser faire. Nous n’en sommes plus à montrer des photos de bébés morts. Nous n’en sommes plus à en appeler à la conscience humaine. Nous avons atteint le stade où le monde doit pouvoir voir que justice est faite. L’histoire se rappellera cette date comme étant le moment où le Conseil de sécurité a honoré ses obligations, ou bien celui où il a prouvé son incapacité totale à protéger le peuple syrien. Quoi qu’il en soit, les États-Unis réagiront. […]
M. Delattre (France) : Il est des moments dans la vie des nations où l’essentiel est en jeu : la vie ou la mort, la paix ou la guerre, la civilisation ou la barbarie, l’ordre international ou le chaos. C’est le cas aujourd’hui après le terrible carnage chimique qui a de nouveau repoussé les limites de l’horreur samedi à Douma. Nous savons en effet que deux nouvelles attaques chimiques particulièrement graves ont été perpétrées à Douma en ce 7 avril, dont le bilan humain, provisoire mais déjà effroyable, s’élève à près de 50 morts, parmi lesquels de nombreux enfants, et un millier de blessés. Ce bilan pourrait être plus lourd encore, certaines zones restant inaccessibles aux secours. Une nouvelle fois, des substances toxiques ont été larguées pour asphyxier, tuer et terroriser des populations civiles, en les atteignant jusque dans des sous-sols où elles se réfugient. Le gaz de chlore a cette particularité d’être un gaz lourd, capable de descendre dans les caves, et c’est pour cela qu’il est utilisé. Voilà le niveau de cynisme meurtrier auquel on en est arrivé en Syrie.
Il n’y a pas de mots pour qualifier l’horreur des images qui nous sont parvenues ce 7 avril, quasiment un an après l’attaque de Khan Cheïkhoun, qui avait tué plus de 80 personnes. Ce que l’on voit sur les milliers de photos et de vidéos qui ont émergé en quelques heures depuis les attaques du 7 avril nous rappelle les images que nous avons trop souvent vues, d’enfants et d’adultes suffoquant du fait d’une exposition à du gaz de chlore concentré. Mais ce que l’on voit aussi, ce sont des personnes souffrant de fortes convulsions, de phénomènes de salivation excessive, dont les yeux sont brûlés; autant de symptômes typiques d’une exposition à un agent neurotoxique puissant, combiné au chlore pour en augmenter l’effet létal. Au total, je l’ai dit, plus de 1 000 personnes auraient été exposées à cette composition chimique meurtrière.L’expérience et les rapports successifs du Mécanisme d’enquête conjoint font qu’il n’existe aucun doute sur les auteurs de cette nouvelle attaque. Seuls les forces armées syriennes et leurs services ont le savoir-faire nécessaire pour développer des substances toxiques aussi sophistiquées, et avec ce niveau de létalité. Et seuls les forces armées syriennes et leurs services ont un intérêt militaire à leur utilisation. Cette attaque est intervenue à Douma, une zone qui fait l’objet d’un pilonnage incessant de l’armée et de l’aviation syriennes depuis plusieurs semaines. Le recours à de telles armes permet, hélas, des avancées tactiques bien plus rapides qu’une arme conventionnelle.
Nul d’entre nous n’ignore que le régime syrien a déjà été désigné responsable de l’usage de chlore et de gaz sarin comme armes chimiques par le Mécanisme d’enquête conjoint de l’ONU et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, à quatre reprises au moins. Nul n’a d’illusions sur la sincérité de la déclaration qu’a fait la Syrie sur l’état de ses stocks chimiques en 2013. Nous en avons malheureusement, une nouvelle fois, la preuve par les faits. C’est conforme à la stratégie de terreur du régime à l’égard des civils. Nous avons déjà vécu cela. Nier l’évidence aux yeux du monde serait au mieux de la mauvaise foi, au pire de la complicité. Le régime de Damas espère sans doute aussi, en semant la terreur, accélérer la conquête des autres zones et centres urbains dont il veut prendre le contrôle. Quoi de plus efficace, pour faire fuir ceux qui lui résistent, que ces sièges dignes du Moyen Âge, l’horreur chimique en plus? Ne nous y trompons pas, ces enfants figés dans une mort atroce ne sont pas des victimes dites «collatérales». Ce sont des cibles délibérées de ces attaques chimiques conçues et planifiées pour cela – pour terroriser. En cela c’est bien à un terrorisme d’État que se livre le régime de Damas, avec son cortège de crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité.
L’offensive et les bombardements menés par le régime, ainsi que ses alliés russes et iraniens, au cours des dernières 48 heures prouvent combien ceux-ci sont engagés dans une fuite en avant militaire, sans égard pour son coût humain. Cette nouvelle escalade de violence, ponctuée par un nouvel usage d’armes chimiques, nous confronte à la folie destructrice d’un régime jusqu’au-boutiste, qui s’emploie à anéantir sa population, sans que ses soutiens russes et iraniens ne puissent ou ne veuillent l’arrêter. Nous savons, et les autorités russes l’ont confirmé elles-mêmes à plusieurs reprises, que des forces militaires russes sont présentes en Ghouta orientale, au sol et dans les airs. En ce 7 avril, au moment même où avait lieu la seconde attaque chimique sur Douma, des avions russes participaient également à des opérations aériennes en région de Damas. L’appui militaire russe et iranien est présent sur le terrain et à tous les échelons de l’appareil de guerre syrien, et aucun avion syrien ne décolle sans que l’allié russe en soit informé. Ces attaques sont donc intervenues soit avec l’accord tacite ou explicite de la Russie, soit malgré elle et en dépit de sa présence militaire. Je ne sais laquelle de ces deux dérives est la plus alarmante pour notre sécurité collective.
Les enjeux de cette nouvelle attaque sont d’une extrême gravité. Elle est une nouvelle preuve de la banalisation du recours aux armes chimiques, que l’on doit imputer non seulement à un régime devenu incontrôlable, qui continue en toute impunité de gazer des civils, mais aussi à ses soutiens, parmi lesquels un membre permanent du Conseil de sécurité, qui a failli à son engagement de mettre en oeuvre la résolution 2118 (2013) qu’il avait lui-même coprésentée, et dont la responsabilité dans cette tragédie interminable qu’est la guerre en Syrie est accablante. […]
Avec cette attaque, le régime d’Assad vient une nouvelle fois tester la détermination de la communauté internationale à faire respecter l’interdiction de l’usage d’armes chimiques. Il doit trouver de notre part une réponse unie, forte et implacable. Il doit entendre que l’usage d’armes chimiques contre des populations civiles ne sera plus toléré et que ceux qui contreviennent à cette règle fondamentale de notre sécurité collective devront en répondre et en assumer les conséquences. C’est une réponse internationale que le régime d’Assad a besoin d’entendre, et la France est prête à y prendre toute sa part, aux côtés de ses partenaires.
In fine, nous savons que seule une solution politique inclusive permettra de mettre un terme à sept années d’un conflit qui a coûté la vie à 500 000 personnes et en a poussé des millions sur les routes de l’exil. C’est pourquoi la France restera pleinement engagée en soutien de l’Envoyé spécial de l’ONU et du processus de Genève. Mais face à ce nouveau carnage, nous ne pouvons plus nous contenter de répéter des mots, qui, à force de ne pas être suivis des faits, risquent fort d’être dépourvus de tout sens. Et je veux redire ici, comme l’a souligné le Président Macron à plusieurs reprises, que la France assumera toutes ses responsabilités au titre de la lutte contre la prolifération chimique. La France sera claire. Elle tiendra ses engagements et sa parole.
Mme Pierce (Royaume-Uni) : […] Dans son intervention, l’Ambassadeur russe s’en est pris tout particulièrement au Royaume-Uni, aux États-Unis et à la France. Je voudrais, à mon tour, répondre à ces critiques. C’est la Syrie et ses soutiens – la Russie et l’Iran – qui sont responsables de la barbarie en cours en Syrie. L’emploi d’armes chimiques est une escalade diabolique. Il me semble que la Russie est en train d’essayer de transformer le débat au Conseil sur l’emploi d’armes chimiques en une querelle entre l’Est et l’Ouest, en se présentant comme la victime. Quand il s’agit d’armes chimiques, l’enjeu est bien trop grave pour se servir de la politique entre l’Est et l’Ouest. Il est facile de sécher les larmes de crocodile que la Russie verse sur les victimes dans la Ghouta orientale. Elle n’a qu’à se joindre à nous dans nos efforts apolitiques pour que les agents humanitaires et de protection des Nations Unies puissent faire leur travail, c’est-à-dire venir en aide aux civils et atténuer les risques qu’ils encourent. […]
Je n’avais pas l’intention de parler de l’affaire Skripal et de l’incident de Salisbury, mais puisque mon collègue russe l’a fait, je l’évoquerai moi aussi aujourd’hui. Il a demandé quels étaient les points communs entre Salisbury et la Syrie. Je crois qu’il est important que je signale que les deux affaires diffèrent sur les aspects suivants. Premièrement, une enquête approfondie est en cours à Salisbury. Comme nous avons pu l’entendre, il n’y a pas d’enquête en cours en Syrie. Le Gouvernement britannique s’emploie, à Salisbury, à protéger sa population, comme c’est là son devoir. Le Gouvernement syrien, au contraire, comme nous l’avons entendu aujourd’hui, attaque et gaze sa population. Je suis désolée d’avoir à dire que ce que les deux affaires ont en commun, c’est le refus de la Russie d’assumer ses responsabilités de membre permanent du Conseil de sécurité s’agissant d’empêcher l’utilisation d’armes de destruction massive et le fait qu’elle appuie irresponsable l’emploi de telles armes par ses agents et ses alliés.
Ce n’est pas nous qui cherchons à isoler la Russie. Elle s’isole d’elle-même en refusant de se joindre à la vaste majorité des membres Conseil qui veut trouver un moyen non polémique de sortir de cette impasse et de s’attaquer au problème de l’emploi d’armes chimiques contre les civils en Syrie. L’Ambassadeur russe a parlé des « amis » des États-Unis. Le Gouvernement et le peuple britanniques sont fiers d’être les amis des États-Unis. Nous nous tenons aux côtés de tous les membres du Conseil qui veulent trouver une solution au problème des armes chimiques et dépêcher une mission d’établissement des faits et une enquête dignes de ce nom, en guise de premier pas vers la fin de ce conflit épouvantable. […]
M. Nebenzia (Fédération de Russie) : Je prie tout d’abord ma collègue Nikki Haley, Représentante permanente des États-Unis, de s’abstenir dorénavant de qualifier de « régimes » des gouvernements légitimes. En l’occurrence, je fais référence ici à la Russie. J’avais déjà formulé cette demande, mais l’Ambassadrice Haley n’était pas présente, et j’avais demandé à ses collègues de lui transmettre le message. Aujourd’hui, je le lui demande en personne. Si cela se reproduit, j’interromprai la séance pour présenter une motion d’ordre.
Transcription des débats entre les ambassadeurs à l’ONU sur la Syrie, le 9 avril 2018


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